Antonio Porchia 

                                                                                                


La raison de tous est un monstre et la raison d'un seul...
 est la raison d'un seul.


Et si tu crois que tu es comme n'importe quel être,
 n'importe quel chose, tu es tous les êtres, toutes les choses.
 Tu es l'univers.que eres.
 

 Qui fait un paradis de son pain,
 fait un enfer de sa faim.

 Ils veulent te perdre, presque pour rien.
 Et tu veux te sauver.
 Et pourquoi veux-tu te sauver... presque pour rien ?
 

Ne parle mal à personne de tes maux,
 car il y a en tous des motifs de tes maux.
 

 On peut ne rien devoir, si l'on rend la lumière au soleil.
 

 Certains de ceux qui tombent ne se relèvent
 pas pour ne pas retomber.

  C'est presque toujours la peur d'être nous-mêmes 
qui nous porte devant le miroir.

 Les chaînes qui nous enchaînent 
le plus sont celles que nous avons brisées.

 Il y avait des maux et il y avait des méchants.
 Il n'y a aujord'hui que des maux. 
Je me suis libéré des méchants.

Quand les étoiles baissent, 
qu'il est triste de baisser les yeux pour les voir !
 

 J'ai commencé ma comédie, son unique acteur et je la termine,
 son unique spectateur.